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mercredi 30 septembre 2009

"Je pense aux gestes oubliés... "



Etxeko ezkaratzean, dans la grange de la maison, machine à écosser les haricots mais au pied de l'escalier ce petit banc c'était pour quoi ? Peut-être pour les vieux, autrefois, pour qu'ils suivent le mouvement tout en épluchant la rave, assis, le dos calé contre la rampe, une bassine à leurs pieds.

Voir aussi L'habitat traditionnel en Labourd de Mikel Duvert

mardi 29 septembre 2009

Fronton d'Espelette, dimanche après-midi

Quelques chevaux de trait sur la place, tiens, pourtant pas la foire, tu connais toujours ton calendrier, Espelette, troisième mercredi de janvier, pottoks surtout, puis Garris le 1er août et enfin Hélette le 25 novembre pour la Sainte Catherine. L'entrée ou le creux de l'hiver, le meilleur moment pour négocier quand le fourrage se fait rare. Donc des maquignons venus de partout, et des tractations sans fin.
Là un petit comice peut-être pour les touristes attardés dans la région mais ces deux hommes, l'aiguillon, le béret, une manière de croiser les mains dans le dos, leur regard attentif, te souvenir de lui, elle dit si souvent, "Oh ! oui, il avait le coup d'œil", son goût du jeu, hésiter ou faire mine d'hésiter, risquer le poids de la bête, agneau, veau, vache, cheval et tomber juste, sa joie alors.

Pottoka mendian (le pottok dans la montagne) la chanson.

lundi 28 septembre 2009

Dimanche matin

9heures. Retour du parc, square Aragon.
Tssst ! tssst ! tssst !
Marquer un arrêt, le regarder, il est tout sourire au volant de sa grosse voiture noire, veut quoi, deviner plus qu'entendre "Je peux vous emmener ?", repartir aussitôt mais t'interroger, tu revois ce moment, rien de flottant ou de disponible en toi, tu rentrais chez toi d'un pas décidé, ta polaire rouge, une muleta faut croire, tes cheveux blancs même pas vu ou il s'en tamponne, pas d'air respectable, en jeu tes propres clichés, chaque femme, une possibilité. Blessant.

samedi 26 septembre 2009

Dot

Quand je me suis mariée, je ne suis pas venue sans rien, sa fierté quand elle l'annonce, j'avais une chambre, un trousseau complet et une bicyclette.
A Emmaus, cœur serré, découvrir des chambres identiques à la sienne pour trois francs six sous, dans l'armoire, les draps blancs brodés soigneusement rangés s'abîment à la pliure, quant à la bicyclette, l'indispensable d'alors, trente-cinq kilomètres de la maison natale par des routes qui ne ressemblaient pas aux nôtres, il y a soixante ans, oui, le bout du monde.

vendredi 25 septembre 2009

Duel

La casquette finira-t-elle par supplanter le béret ?

Fronton de Bidarray écrasé de soleil, à droite, Dunat le grand champion pelote main nue, "la première fois que j'ai enfilé les pantalons blancs, j'avais dix-sept ans, la dernière cinquante-sept."

Aberekin "avec le bétail".

jeudi 24 septembre 2009

Reproche

Toutes ces photos, arrête, une pluie de feuilles mortes dans les tiroirs.

mercredi 23 septembre 2009

Adresse

Tu marches vite, tu travailles tout à l'heure, boulevard des Pyrénées, une feuille dans les mains, elle quête ton attention, geste instinctif de recul, en un éclair penser, elle va te taper, regard blessé, t'en vouloir, son fort accent rocailleux, Vous savez où se trouve le Pôle Emploi, Palais des Pyrénées? Non, tu ne sais pas, Vous avez l'adresse exacte ? Elle te tend la feuille, lire, Ah ! c'est en face de la FNAC... vous connaissez ? elle connaît.

mardi 22 septembre 2009

A pied

 
















En petite bande joyeuse et colorée, traverser le parc, la passerelle, la Basse Plante, tourner à gauche,
longer le château,













en retard ! des fillettes courent, leur maman à la remorque, une autre s'applique, progresser lentement, suivre le marquage au sol, ne pas mordre le gravier, sa mère s'impatiente, vite ! au bout, l'école.














vendredi 18 septembre 2009

Visible

Collègue "Elle m'a envoyé l'adresse du blog d'un de ses amis, il voudrait devenir visible, elle me demande ce que j'en pense, j'ai pas trop compris", hésiter et une fois encore tenir sa langue. Ne pas parler de son propre blog.
Vue depuis peu, parcourue, donc lue, au moins un peu, choc. Joyeux puis angoisse, être à la hauteur. Paralysant. Se reprendre. Poursuivre. "Al andar se hace camino"

Chant XXIX Proverbios y cantarès,
Campos de Castilla, 1917. Antonio Machado

Caminante, son tus huellas
el camino, y nada mas ;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino,
y al volver la vista atras
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante, no hay camino,
sino estelas en la mar.

jeudi 17 septembre 2009

Détourner




Lekeitio. Contre une ruine, à même le pré, barques retournées. Puis, une ferme et dans le champ piétiné par le troupeau barque mangeoire.

mercredi 16 septembre 2009

Cent messages

Hier.
Même si c'est pas exactement ça mais ce serait quoi ça, même si ça manque de colonne vertébrale, même si c'est laborieux, même si c'est dérisoire, même si faire silence serait plus modeste et surtout plus sage, se découvrir cette obstination. Jusqu'à

mardi 15 septembre 2009

Amateur

Le cuir, ça vit, ça respire, c'est sa vieillosité qui le rend beau.

lundi 14 septembre 2009

Incendie

"Peur du feu : elle est pour nous autres bien antérieure à notre condition contemporaine. C'est pour ces strates fossiles dans notre rapport au feu qu'aussi elle inquiète. Qui, pour ne pas avoir sur ses pages de peau trace ancienne de brûlure ?" (p 174)

S'arrêter, lever le nez et songer. Lignes tremplin. Petit inventaire.
Caramel brûlant renversé, cicatrice, fuite réchaud à gaz, flamme suspecte, le prendre et le précipiter sous le robinet, oui, c'est pas malin, panique, le médecin s'appelait Séchaud, soir d'orage, retour d'un voyage scolaire, la maison comme une torche en haut de la colline, la foudre, trois jours clouée par la fièvre, collecte dans le village, l'entraide d'alors, ou encore ce vieux couple des mois dans un mobil home, assurances mais elles se font tirer l'oreille, leur ferme calcinée, un court-circuit, d'autres encore, oui, la peur.
Y penser chaque fois devant l'arbre mort à la foudre.
(...) "Peur du feu : "Ça va tellement vite" et cette expression qui revient "ne pas laisser partir le feu".
Écobuage, le vent qui tourne et c'est parfois la montagne qui s'embrase emportant jusqu'à ses promeneurs, ou encore un feu de rien du tout à l'automne alors que le vent fraîchit, nettoyer et creuser rapidement un fossé tout autour, prudence, installer la petite à la chaleur, s'éloigner de quelques pas pour charger, se retourner, elle a pris feu, sauter de la
charrette de fougère, se jeter sur elle et l'envelopper de sa veste... c'est enfin le guérisseur du village d'à côté, "Je vais t'arranger ça, c'est comme un feu, il ne faut pas que le mal s'étende", une grosse aiguille, il creuse profond, du sang, lui serre les dents.

dimanche 13 septembre 2009

Plaque

Basses Pyrénées... quand le département a-t-il changé de nom pour devenir Pyrénées Atlantiques ? Vague souvenir de discussions pour le choix de ce nom en forme de slogan touristique. Entendre si souvent et répéter parfois, "Oui, on a tout ici, la mer et la montagne" mais ce petit panneau qui survit, à qui s'adressait-il ? Aire à 49 kms . Soit. Mais Auriacq à 21 kms ? Un gros village d'alors ?

samedi 12 septembre 2009

abreuvoir (2) : récup' (1)




Bidons de produit de nettoyage pour tanks à lait. De toutes les couleurs. Parfois transformés en abreuvoirs. Sur le tas d'ensilage, ils retiennent les bâches.

vendredi 11 septembre 2009

Bazar

Quatre-vingts ans et quinze ans déjà qu'elle a tiré le rideau. Enfin en principe. La vitrine n'a pas changé et de tout à l'intérieur, étiqueté en Francs, chaussures pour enfants, crayons à papier, baromètres, fil, bibelots, et tant encore dans boîtes et tiroirs, tentation d'un inventaire mais ne pas oser les photos. "Je leur laisse tout comme ça, ils n'auront qu'à faire ce qu'ils voudront, de toute façon quand je serai plus là, ils vendront... cette année je n'ai pas réussi à faire le jardin et pour aller jusqu'au cimetière, les jambes me font mal." Son amertume.

jeudi 10 septembre 2009

Andain

Fin juin, odeurs de foin et de terre chaude "Tu veux qu'on aille à la Grand Prairie ? Il est en train d'andainer. On va en profiter pour lui apporter à boire. "

mercredi 9 septembre 2009

Château


Travaux, encore et encore. Façade ouest presque terminée,
juste porte et fenêtres à ajouter
mais côté est, chapelle en cours de ravalement.













... et rien à voir mais lire tout simplement parce que c'est beau et poignant Quelque chose de défectueux dans le mécanisme du monde de François Bon

mardi 8 septembre 2009

Avenir

Douze ans. Elle écrit "Plus tard, j'aimerais devenir styliste, décoratrice ou mannequin mais pour mannequin, je crois que c'est mort."

lundi 7 septembre 2009

Garder les vaches


Garder les vaches mais aussi les brebis, les oies... des heures où le temps semblait long, des heures à les empêcher de passer d'un pré à l' autre, danger du trèfle, les vaches enflaient puis mouraient, les empêcher aussi de goûter au maïs, quand elles l'avaient fait une fois, difficile de les retenir ensuite, méchanceté des oies, pas une légende, qui guignaient les mollets, pourtant prendre un livre mais se jurer d'avoir l’œil, se faire embarquer par le récit et lever des yeux égarés sur le parent courroucé Tu as encore laissé passer les vaches... ou les brebis... ou les oies... suivi d'un On ne peut pas te faire confiance, cinglant et désolé.

dimanche 6 septembre 2009

Larmes

... essuyées dans le noir, à la dérobée, quand même, c'est jamais que du cinéma Le temps qu'il reste, troisième et dernière partie du film, la mère a vieilli, elle est sur le balcon, inaccessible, le fils la regarde, pas un mot échangé, d'ailleurs est-ce encore possible ? il installe un petit haut-parleur, une chanson s'élève, d'amour sans doute, écoutée avec le père dans sa jeunesse ? sur son visage raviné un sourire hésite, puis c'est le pied qui sous la table, discrètement, marque la mesure, non, son esprit ne s'est pas totalement enfui, ici, à Tel Aviv ou ailleurs, quelle importance, soudain notre histoire à tous. Notre angoisse aussi. Bouleversant.

samedi 5 septembre 2009

Retour

Adieu vacances ! ... et à nouveau le pupitre encombré.
Grippe oblige, penser au paquet de mouchoirs jetables. Une grippe, sponsorisée par Kleenex ?!
Penser aussi à la calculette, celle qui fait froncer du sourcil Nous ne sommes pas en cours de maths, vous calculerez votre moyenne chez vous... et lecture, il y a deux mois, il y a longtemps, l'année dernière.



vendredi 4 septembre 2009

Train

Avoir guetté, oublié l'heure mais enfin un jour, il était là, le train et le petit Nikon bien en main. De l'autre côté du gave, silhouette, une haute maison grise, la minoterie Marsan. Désaffectée depuis des années.




Cette gare, on l'avait sans doute jugée inutile, et depuis deux ans déjà elle était désaffectée.
Une gare sans importance, un événement sans importance, personne n'y avait jamais songé sérieusement, personne n'y pensait plus. L'employé de la gare seul y pensait. Il y pensait sérieusement, lui, et, sans cesse, depuis ces deux ans.

Voilà pourquoi tous les jours, à l'heure du train de nuit qui passait autrefois sur la voie 2, il allume sa petite lampe, il se dirige vers la voie 2, il guette ensuite, la montre à la main, anxieux mais confiant, imaginant peut-être que cette lumière clouée dans un coin du décor est celle de la grande gueule du rapide, qu'elle va bouger soudain et grandir, grandir, dans un terrible fracas de suie et d'étincelles.Et personne n'arrive à comprendre pourquoi, ce matin, on a retrouvé l'employé déchiqueté sur une des voies, la tête broyée, les deux bras sectionnés. Et personne ne peut nier que très nettement il s'agit d'un accident de travail, des roues de train seules pouvaient... Le train bien sûr... Les rails, la gare sont là, on pourrait supposer une erreur d'aiguillage, l'ancien trajet un instant retrouvé... Mais comment admettre ce hasard alors que les deux voies de la gare vont se perdre, tranchées soudain, se perdre et s'enfoncer au milieu d'un grand pré vide dans lequel il n'y a aucun indice de catastrophe ?

jeudi 3 septembre 2009

12 juillet, Tour de France

Viseu. Écran de télévision suspendu entre deux arbres, quelques hommes suivent l'arrivée du Tour de France, à l'ombre de la cathédrale.
Se souvenir alors de Felice Gimondi, un nom qui sonne si joliment, Mastrotto, le régional de l'aventure, Louison Bobet, la mort de Tom Simpson en haut du Mont Ventoux un 13 juillet, toute la famille à la côte de Méharin, la caravane, les bonbons par poignées, les serpentins, les chapeaux de papier, les petits jouets, la musique assourdissante, la foule au bord de la route, mais tout allait si vite, déjà rentrer, se souvenir aussi d'avoir commencé mais jamais fini le carnet du journal Sud Ouest, maillot vert, maillot jaune, classement de la montagne, des après-midi devant la télé, il revenait des champs et passait la tête dans l'entrebâillement de la porte Alors ils sont à combien de l'arrivée ? Tu viens me chercher quand ils approchent, moments partagés.
Puis ce beau texte de Pierre Michon Fausto Coppi, crois pas l'avoir rêvée cette mince plaquette Verdier, en l'honneur d'un anniversaire , le quinzième, le vingtième de la maison d'éditions? L'avoir pourtant égaré.
Impardonnable.

mercredi 2 septembre 2009

Repas

Adresser aux uns ou aux autres un  "Le soir, vous mangez à la fourchette ?" curieux. S'assurer que l'on vit comme tout le monde. Continuer à dire dîner pour le repas de midi et souper pour celui du soir. Ailleurs utiliser le vocabulaire juste mais, toujours avec une petite gêne. Sentiment de trahir un peu. Ou de singer.
Manger à la fourchette, autrement dit, utiliser une fourchette ou se contenter d'une assiette de soupe et d'un café au lait. Le plus souvent conclure par un "Ah ! vous non plus" satisfait invariablement suivi d'un "C'est vrai qu'après un bon goûter..."

mardi 1 septembre 2009

Commerce


Ce sera tout ? Béret vissé sur la tête, il découpe, emballe avec soin et tend le petit paquet brun. Quatre-vingts ans, sans doute le plus vieux du marché. Au travail au côté de sa femme aussi âgée que lui. Dans le minuscule étal, son fils et l'été, parfois, son petit-fils. Sa fierté "Je suis la quatrième génération à faire ce métier".

Mot gentil pour la route, un sourire, le boucher.

Pourtant, il a disparu sans bruit de nos paysages bien avant l'épicier ou le boulanger, des campagnes d'abord puis des villes.

Là une perruche dans la devanture, des chambres à louer, tourisme.