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jeudi 31 mars 2011

installation (2)

elle dévaste
puis thésaurise
une pause
décrue

mercredi 30 mars 2011

sommeil d'ange

 quand il est né, elle l'a reconnu, humé, léché,
mais depuis plus question qu'il l'approche, 
encore moins de le nourrir,
alors l'aimera, l'aimera pas ?
attendre

mardi 29 mars 2011

chambre n° ...

une forte femme joviale, elle dépose le plateau repas, Mamie... Alors comme ça... il faut, chacun sait ça, parler aux malades, on aime les beaux hommes... ? elle redresse l'oreiller, le tapote, son babil Remarquez c'est pas parce parce qu'on peut pas toucher au plat qu'on peut pas le regarder puis dans l'encadrement de la porte, elle s'éloigne, un pied dans le couloir et attention ma belle, aujourd'hui vous vous débrouillez seule pour manger.

lundi 28 mars 2011

printemps

larguer les attaches,
 
à côté l'herbe est toujours plus verte,
 
en chemin,
s'arrêter boire un coup

dimanche 27 mars 2011

dans le ciel,
rase-mottes, piqués, looping, 
courses-poursuites et cris joyeux
 
souffler,
puis retour au nid, 
le temps va changer,
la pluie du soir,
de l'or sur la terre chaude

vendredi 25 mars 2011

Fourneau


 Marcel Aymé Les contes du chat perché

"Le loup pencha la tête du côté gauche, comme on fait quand on est bon, et prit sa voix la plus tendre :
- J’ai froid, dit-il, et j’ai une patte qui me fait bien mal. Mais ce qu’il y a, surtout, c’est que je suis bon. Si vous vouliez m’ouvrir la porte, j’entrerais me chauffer à côté du fourneau et on passerait l’après-midi ensemble."

      Ils ont douze ans, Un fourneau... ?  non, ils ne voient pas.

Elle Le soir, je laisse la braise ze goxoa goizetan quelle douceur le matin, sua abian lotzen, le feu qui prend aussitôt... un tour à la bergerie, lui à l'étable et quand on revient, la cuisine s'est réchauffée...  on prend le petit déjeuner ensemble.

jeudi 24 mars 2011

Bakio

au fond San Juan de Gaztelugatxe
 Chronique d'un égarement Jacques Ancet
Je suis perdu. Tout va bien. Il fait une journée magnifique. Les champs sont en herbe, le ciel plus près de la terre, mais je suis perdu.
Est-ce l’âge ? Ce sentiment d’être partout à côté. Ou alors ici, mais totalement. Si bien que les choses me submergent.
     J’essaie de résister : entretenir la vie, répondre au téléphone, faire bonne figure. Parfois, c’est comme un éclat : j’y suis vraiment, je ris, les autres se rapprochent.

mercredi 23 mars 2011

elle aurait dû suivre le gros du troupeau mais une ouverture sur le côté
et par inadvertance ou désir d'indépendance elle s"était engouffrée, 
 mais de l'autre côté, la solitude,
elle s'affolait, 
 la guider ?
elle n'entendait plus

mardi 22 mars 2011

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, 
L’univers est égal à son vaste appétit. 
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! 
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
(...)
Les plus riches cités, les plus beaux paysages,  
Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux 
De ceux que le hasard fait avec les nuages. 
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

lundi 21 mars 2011

retour

sur le chemin,
délicats et fragiles,
vieux cerisiers en fleurs,
 haut dans le ciel,
des hirondelles,
il fera beau

samedi 19 mars 2011

cicatrice


on a tout essayé mais il a bien fallu l'appeler... il se présentait de siège, alors césarienne côté boyaux, c'est plus délicat mais il les a sauvés les deux,

avec la sélection, à la naissance, ils sont plus gros, ils ne passent pas... et avec les charolaises, c'est pire encore... en attendant encore cent euros à payer... avant qu'on les rattrape...

vendredi 18 mars 2011

chantier (2)

Bermeo
attendue
la pause-déjeuner

jeudi 17 mars 2011

économiser

Hendaye
on achetait la pointure au-dessus,
à cet âge-là, ça grandit si vite,
tenir une saison
puis on prenait la petite sur les épaules,
à la maison chercher,
où était l'autre ?
retour au magasin,
elle n'allait quand même pas marcher pieds nus

mercredi 16 mars 2011

mardi 15 mars 2011

On le voit maintenant avec sa belle, une assurance nouvelle. A un esseulé de ses amis : "Alors t'as chopé, hier soir ?"

lundi 14 mars 2011

printemps

on l'attend, il s'en vient,
on regardait ailleurs,

un léger souffle, quelques rides nouvelles, il s'éloigne

dimanche 13 mars 2011

les belliqueuses

les autres vont devant,
elles de se défier, ah ! non, ça va pas se passer comme ça,
 
choc,
biak kuskaka (quelque chose comme les deux de se cogner),
puis la vie reprend son cours normal

vendredi 11 mars 2011

13 décembre 1963

 

Cher père noël
je veux une brosse à dents parce que je veux les dents propres, les buvards pour ne pas faire des taches, plusieurs livres pour écrire des mots que je ne sais pas écrire, des friandises pour faire un bon dessert. (...) N'oublie pas mon petits soulier à la pointure 30.

jeudi 10 mars 2011

souvenir "vocabulaire - mon beau sapin"

Alors, Petite... la regarder, tu te rappelles quoi... pèle-mêle d'images, une jupe courte pied de coq, serrée, serrée, ses jambes croisées bien haut, ses petites bottes blanches à mi-mollets, ses ongles longs vernis de rouge, sa 2 CV, ses lunettes, avoir joué des heures à faire semblant de porter des lunettes, oui, un jour devenir maîtresse comme elle et s'entendre répondre "Ce que je me rappelle... ? tant... par exemple le matin quand vous nous réunissiez autour du poêle, vous nous lisiez les histoires de Delphine et Marinette, les contes d'Andersen, on tendait nos mains, le froid restait à la porte... quand vous me prêtiez vos livres d'enfant pour les grandes vacances... quand je gardais les plantes vertes jusqu'à la rentrée, vous reviendriez..." les mots se bousculent, s'apprêter à poursuivre, elle, presque suppliante,
 "Et le sapin de Noël... mes yeux écarquillés, tu ne te souviens pas du sapin de Noël ?" sentiment de ne pas lui avoir livré l'histoire attendue, elle, incrédule "Mais si, il  touchait presque le plafond de la classe", elle attend, quête mon regard, ne pas la décevoir et acquiescer, rassurante  "Si, si, bien sûr..."

vocabulaire : mon beau sapin
      le ballon multicolore,
      un cheval mécanique,
      la poupée incassable,
      un album illustré,
      un pantin articulé,
      un train électrique

mercredi 9 mars 2011

Barcelone

Une maison de retraite sur les hauteurs. Des jeunes femmes en voilette virevoltent, religieuses venues d'Afrique ou d'Amérique Latine. Rires et appels joyeux. La lumière joue avec les barreaux des fenêtres. L'attendre. L'une dodeline de la tête "ma-ma...ma-ma", l'autre, sa famille se presse autour d'elle, joues rentrées, plus de lèvres, une bouche comme aspirée vers l'intérieur, étrangère à eux "nena... nena... nena", une dernière enfin à intervalles réguliers pousse un cri strident jailli d'on ne sait quel enfer intérieur puis sourit, sourire mutin de fillette, trois chicots dans une bouche édentée. Puis la voilà, presqu'aveugle, se rappelant ou ne se rappelant pas. Sac-appendice "Je le garde toujours avec moi parce que si on vient me chercher pour me ramener chez moi, je peux partir tout de suite." Prête à déballer ses trésors, carnets, numéros de téléphone, adresses... autant de talismans indéchiffrables. Un français rugueux renaît sur ses lèvres. Elle se redresse.

mardi 8 mars 2011

 la cognée du bûcheron, son ahan, ses coups, elle avait cédé

lundi 7 mars 2011

désabusé

 
 il regardait de haut,
l'avenir, il en riait, 
mais le voilà
cuisiné, 
charcuté,

c'est la vie, il disait

dimanche 6 mars 2011

chantier (3)

chemin familier,  un sillon, puis,  halte ! on ne passe plus,
dans le jour gris détour, tunnel, une lumière

samedi 5 mars 2011

sur le boulevard

quelques gouttes, un frisson, ils s'arrêtent, elle, éclair d'une flamme, cigarette, lui, posément, le parapluie, son bras sous le sien, elle encore, puis trois volutes, ils disparaissent

vendredi 4 mars 2011

C'est Paris dont je me souviens

Pour les Vases communicants de mars, "Même si" a le très grand plaisir d'accueillir Piero Cohen-Hadria, qui lui-même m'accueille sur son blog, Pendant le week-end
              
   C'est à cause du printemps qui revient, probablement.


   La première fois qu’elle est tombée, c’était en mars. Il y avait à présent dans ses objets, elle qui ne les aimait pas tant, une canne sur laquelle elle s’appuyait. Elle portait son manteau de cachemire, ses chaussures  qu’elle avait achetées à Rome, elle montait à l’arrière, ma sœur à droite, elle se moquait de « ces sales gueules » parce que les parisiens la tirent souvent, et pensait à autre chose, sans doute, qu’à ce traitement qui l’emporterait probablement, cet accident de la fin du mois, suivi d’un autre en juin, suivi de sa disparition, en septembre, elle était là, ses cheveux un peu bouclées, ses lunettes et son rire.
    De quoi se souvenir, dans les rues, les anciens passages, les choses qui sont inscrites, qu’on ne comprend pas vraiment, les gens qui passent et qui regardent passer,
une bouteille, là,
le soleil qui brille aujourd’hui comme ce jour-là, vers dix heures, en route pour Neuilly, dans cette voiture dont elle m’avait offert la moitié, « laisse coco » m’avait-elle dit au téléphone, coco, poulette, ces surnoms qu’à présent, presque vieux, me font sembler d’un autre monde, de celui de l’avenue du théâtre romain, de ces cafés dans la dauphine, « venez les enfants on va à la plage » à midi, mais on avait faim, à la plage ? pour qu’on n’oublie pas, qu’on sache au moins d’où nous venions, où nous étions, où nous allions,
ses larmes devant la neige, ses danses aux chansons d’Ella, ses rires et ses pantoufles valsant sur l’écran de télévision lorsqu’y apparaissait quelque politique haï, honni, exécré… Alors, toujours là ? Oui, toujours, proche, drôle, et parfois si noire… 
 
Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr) sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. 

J'accueille donc aujourd'hui Piero Cohen-Hadria qui me reçoit à Pendant le week-end


les autres vases communicants
Candice Nguyen http://www.theoneshotmi.com/ et Christine Jeanney http://www.christinejeanney.fr/
Sam Dixneuf http://samdixneuf.wordpress.com/ et Stéphane Bataillon http://www.stephanebataillon.com/
Juliette Mezenc http://www.motmaquis.net/ et Christophe Grossi http://kwakizbak.over-blog.com/
François Bon http://www.tierslivre.net/ et Guillaume Vissac http://www.fuirestunepulsion.net/
Michel Brosseau http://www.àchatperché.net/ et Jean-Marc Undriener http://entrenoir.blogspot.com/
Estelle Javid-Ogier http://lesdecouvertesdutetard.over-blog.com/ et Jean Prod'hom http://www.lesmarges.net/
Anna Vittet http://ecrivant.net/spip/ et Joachim Séné http://joachimsene.fr/txt/
Cécile Portier http://petiteracine.over-blog.com/ et Christophe Sanchez http://fut-il-ou-versa-t-il.blogspot.com/
Clara Lamireau http://runningnewb.wordpress.com/ et Urbain trop urbain http://www.urbain-trop-urbain.fr/
Anita Navarette-Barbel http://sauvageana.blogspot.com/ et Arnaud Maïsetti http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article581
Morgan Riet http://cheminsbattus.wordpress.com/ et Murièle Modély http://l-oeil-bande.blogspot.com/
Nolwen Euzen http://nolwenn.euzen.over-blog.com/ et Benoit Vincent http://www.amboilati.org/
Maryse Hache http://www.semenoir.typepad.fr/ et Michèle Dujardin http://abadon.fr/index.php
Anne Savelli http://fenetresopenspace.blogspot.com/ et Franck Queyraud http://flaneriequotidienne.wordpress.com/
Dominique Hasselmann http://dh68.wordpress.com/ et Dominique Autrou http://autrou.eu/
Marlène Tissot http://monnuage.free.fr/ et Vincent Motard-Avargues http://jedelego.free.fr/plus.html
Kouki Rossi http://koukistories.blogspot.com/ et Brigitte Célérier http://brigetoun.blogspot.com/

jeudi 3 mars 2011

La petite fille aux oiseaux

Mundaka
sans doute un livre de la bibliothèque rose, lu et relu, un enchantement, une petite fille vit seule avec sa mère, son papa est mort,
elle rencontre un oiseleur, dans ce mot déjà la promesse d'un monde plus vaste, il vit seul, 
peu à peu elle le rapproche de sa maman, à la fin de l'histoire, elle les invite tous les deux, elle a acheté du pâté en croûte, encore un moment à rêver, imaginer... le pâté en croûte... un exotisme...
 Ernest Pérochon viendrait, un autre choc, mais plus tard