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jeudi 2 juin 2011

 extrait de Norwich
(...) Rarement l’expression « au détail » ne m’avait paru aussi exacte que sur ces étals ou parmi ces ordures.
Comme dans les natures mortes auxquelles [Winckler] rend explicitement hommage, ses images apparaissent ainsi comme des moments de présent passés, disparus mais livrés tout chauds et saignants sur la page.
Sa composition se lit comme un geste désuet, maniéré, à la fois dépassé et souverain ; un retour à l’âge d’or des temps dits modernes, quand l’artiste, comme le roi en son royaume, imposait son ordre et son désordre, rapprochait sous son pinceau les plus grandes choses des plus viles, les plus distinguées des plus vulgaires, les plus banales des plus saugrenues (...) prenant son temps pour décrire le réel dans son infinie particularité répétant certains motifs, les faisant dialoguer (...) ces derniers semblant parfois entamer leur propre discussion, d’embrasure à embrasure et présider, autant que les chairs mortes, au déniaisement du regard.

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