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mercredi 30 novembre 2011

nuit

Alfred Kubin
le retenir, ami à ses basques, course folle, porte d'entrée, escaliers, une autre autre porte, et ça claque, claque puis brusque volte-face, au bout de ses bras, une massue, il prend son élan, tourne sur lui-même, elle va décoller, c'est sûr, danger, l'ami s'efface, le voilà seul, un tourbillon, il rapetisse, un enfant, quitter le cercle, approcher, le désarmer, mais la peur, choc violent, réveil

mardi 29 novembre 2011

à bicyclette

Comment je l'ai rencontré ? ... oh, ça a tellement changé. Elle sourit, soudain une jeune fille. On rentrait en bande des fêtes d'Irrissary, combien qu'on était ? trente peut-être... elle s'anime, adieu les jambes lourdes, s'élancerait à coups de pédales Il m'a raccompagnée jusqu'au croisement de la maison, je l'avais remarqué mais là j'ai compris que je lui plaisais aussi et voilà, ça a commencé comme ça.

lundi 28 novembre 2011

vivre

même mourir lui prit du temps, elle aimait la lenteur

dimanche 27 novembre 2011

chose qui attriste le coeur

dans l'herbe une branche arrachée
chose qui réchauffe le cœur
chez soi la branche recueillie 

vendredi 25 novembre 2011

tout en haut

un effort encore,
et juste tendre la main, 
ce n'est pas fini 

jeudi 24 novembre 2011

installation (4)

glisser dans les failles
des meules prêtes à broyer
jamais trop prudent

mercredi 23 novembre 2011

miroir

A. Kubin
pas lourd, elle s'approche, se colle, que me veut-elle, s'enroule, bras tentacules, un éclair, je sais, me détrousser, corps à corps, coups, elle s'éloigne, je me palpe, réveil

mardi 22 novembre 2011

Notre journal (7) 14 et 15 novembre 1939

(...) "C'est que maintenant on se couche tard dans les fermes car on dépouille le maïs. (...) Dès neuf heures les voisins arrivent un à un et quittent leurs gros sabots et se groupent dans la grange pour travailler.
 Nous sommes ce matin très nombreux en classe. La pluie ayant arrêté les travaux des champs, les enfants sont revenus à l'école."

lundi 21 novembre 2011

glu

cette terre d'où l'on venait qui n'en finissait pas de coller à vous, le pas alors se faisait lourd, une telle fatigue parfois, s'ébrouer

dimanche 20 novembre 2011

un dimanche (4) à Pau


ici comme ailleurs, 
guirlandes du moment,
 ici comme ailleurs,
Noël,
https://youtu.be/O0LNnawjFhI

cliquer sur l'image pour entendre chant des oiseaux (30 s)


marcher le long du boulevard des Pyrénées,
un corbeau s'envole,
croa, croa,
le château,
au-delà de la muraille le parc,
 
incongru,
un vélo abandonné,
grasse mat' du dimanche,
 ville presque silencieuse,
au retour station place Gramont,
chez l'un des deux bouquinistes,
la ville 1963,
telle que nous la rêvions alors,
joyeuse et colorée,
gare centrale,
grands magasins,
 petits métiers,
 publicité,
et cinquante ans plus tard,
la campagne, celle d'où nous venions, était perdue,
nous la parions des couleurs de nos rêves,
combien de temps encore pour

samedi 19 novembre 2011

"Il faut remonter du plus bas de la mine..."

REFLUX Pierre Reverdy
Quand le sourire éclatant des façades déchire le fragile du matin ; quand l'horizon est encore plein du sommeil qui s'attarde, les rêves murmurant dans les ruisseaux des haies ; quand la nuit rassemble ses haillons pendus aux basses branches, je sors, je me prépare, je suis plus pâle et plus tremblant que cette page où aucun mot du sort n'était encore inscrit. Toute la distance de vous à moi— de la vie qui tressaille à la surface de la main au sourire mortel de l'amour sur sa fin — chancelle, déchirée. La distance parcourue d'une seule traite sans arrêt, dans les jours sans clarté et les nuits sommeil. Et, ce soir, je voudrais, d'un effort surhumain, secouer toute cette épaisseur de rouille—cette rouille affamée qui déforme mon cœur et me ronge les mains. Pourquoi rester si longtemps enseveli sous les décombres des jours et de la nuit, la poussière des ombres. Et pourquoi tant d'amour et pourquoi tant de haine. Un sang léger bouillonne à grandes vagues dans des vases de prix. Il court dans les fleuves du corps, donnant à la santé tout les illusions de la victoire. Mais le voyageur exténué, ébloui, hypnotisé par les lueurs fascinantes des phares, dort debout, il ne résiste plus aux passes magnétiques de la mort. Ce soir je voudrais dépenser tout l'or de ma mémoire, déposer mes bagages trop lourds. Il n'y a plus devant mes yeux que le ciel nu, les murs de la prison qui enserrait ma tête, les pavés de la rue. Il faut remonter du plus bas de la mine, de la terre épaissie par l'humus du malheur, reprendre l'air dans les recoins les plus obscurs de la poitrine, pousser vers les hauteurs — où la glace étincelle de tous les feux croisés de l'incendie— où la neige ruisselle, le caractère dur, dans les tempêtes sans tendresse de l'égoïsme et les décisions tranchantes de l'esprit.

(Ferraille).

vendredi 18 novembre 2011

étoile

et la bouche ouverte,
écouter des voix mêlées,
puis perdre le fil

jeudi 17 novembre 2011

bouquet

 la beauté sortait de ses mains,
l'automne entrait dans la maison

mercredi 16 novembre 2011

installation (3)

quelques pleurs des champs
 surtout ne rien gaspiller
glanés puis oubliés

mardi 15 novembre 2011

tant qu'on peut encore

 
faire son marché
 
et rentrer chez soi.

lundi 14 novembre 2011

marché de la Boqueria

encore matin,
des pintades sur leurs pointes,
un ballet pour Noël.
 
"Non, nous ne sommes pas de la même famille mais évidemment dix-neuf-ans côte à côte dans ce petit espace, ça crée des liens. Je suis arrivée de Bilbao en 68 et tant que je peux travailler...

dimanche 13 novembre 2011

jeudi 10 novembre 2011

Notre journal (6) 11 novembre 39

     "Cette année ce ne sera pas un jour de fête car nous sommes de nouveau en guerre.
soldaduak gerlan hilak
       Mais dans toutes les communes de France on ira porter des fleurs et se recueillir devant le monument aux morts de la guerre. "

en marchant vers le parc

 Toussaint derrière soi, 
préparer le monument aux morts,
treille du château, 
quelques grappes encore

mercredi 9 novembre 2011

vieil appentis

 se souvenir, puis lire "la faneuse" et se rappeler aussi, la pirouette, le soleil, les andains, c'était joli, c'était l'été, l'enfance, nostalgie


  (...) Enfin Victor fit sortir de la cave les fûts de cent et de cinquante litres qui restaient, lesquels, mis « su bout », avec un peu de ventre, ne montèrent qu'à la fin. (A regret le cidre de l'an passé avait été transvasé dans une barrique de Rouvier, le « berouetter » sur les routes l'aurait gâté. )
    
Avec des planches pour faire un pont en pente au cul de la charrette (...) Victor a réussi à faire grimper successivement ses outils de champs plus ou moins démontés : brabant, rouleau, herse de fer articulée, semoir, faneuse, râteau, lieuse pour les céréales. 
  Ferraille rouge, grande roue à aubes de bois dont la peinture blanche s'usait en abattant les tiges que la scie coupait au pied, attelage à deux juments de front et une devant celle de gauche: la Mac Cormick avait gagné notre campagne, évitant aux cultivateurs de lier les gerbes à la main, on ne le faisait plus que pour « les perces », sur le tour du champ, qui facilitaient à la mécanique l'entrée dans le flot céréalier.
 J'allais oublier encore le cultivateur, que chez nous on nomme « diabe », on dit « diabeu » pour un premier grattage du sol, arrachant mauvaises herbes et chaume qui seront, après, enfouis par le labour."
 
 
 

mardi 8 novembre 2011

mariage

y croire encore