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dimanche 24 juin 2012

samedi 23 juin 2012

sécheresse

les pensées étaient mortes

vendredi 22 juin 2012

mariage (3) à la Gänseliesel

bien sûr le registre de l'état-civil se trouve à la nouvelle mairie, une grande tour grise, bâtiment public caractéristique des années 60 en Allemagne, mais l'ancienne mairie a tellement plus de charme,
 donc de 1/2 heure en 1/2 heure un défilé... 
tandis que Lichtenberg se tient coi.

vendredi 15 juin 2012

naissance

au bout d'un chemin,  
mise au monde laborieuse,
puis jeter le gant

jeudi 14 juin 2012

mardi 12 juin 2012

la porte de la cuisine

combien de fois s'était-elle tenue là,
son ombre sur le seuil,
 
les enfants avaient construit à côté,
les vieux s'en étaient allés,
à la place les bêtes,
des subventions pour transformation en bâtiment agricole,
on avait refait le toit, 
ça maintenait un temps, 
on verrait bien plus tard

dimanche 10 juin 2012

"Il regarde la nature comme un muet regarde un bavard : avec surprise et jalousie."

 Papiers collés II Georges Perros
Portraits -Jules Renard-

L'enfance de Jules Renard, c'est un grand silence roux, une fuite à rebours vers les endroits les plus sensibles de l'accablante solitude qui prend tout individu au sortir même des premiers balbutiements. Il donnera toute sa vie l'impression d'avoir été frustré, dès l'abord, dans l'exploration "caressante" de son corps. En friche. Cadet de trois enfants, il se trouve tout de suite coincé entre deux êtres profondément malheureux, on pourrait dire comme les pierres, et irréductibles comme elles : ses parents. Là, dans une immobilité végétale, Renard se noue, s’étrangle, isolant autant qu'il est possible son âme, d'une maigreur hivernale, dont il parviendra à tirer l'élément nécessaire à la justification de sa seule passion —réduit, région, île où pouvoir respirer, fût-ce quasiment dans l'ankylose—la littérature. C'est au mot qu'il demandera la transfusion d'un sang plus vif, c'est le tunnel du langage qu'il empruntera volontairement. Mais dans ce tunnel, quoi qu'il fasse, il ne percevra jamais que le même petit point, la même petite paillette de lumière. Il y fixera son oeil comme un fou, et décrira sans lassitude tout ce qui traversera ce rayon de soleil. Hommes, bêtes. arbres, passeront par là. C'est au moyen du mot-filet qu'il en prélèvera la substance "renardienne", très proche d'un essentiel qui serait le silence ; très loin de ce qui meut comme amoureusement ce même silence : la poésie.(...)

  Poète, il aura, toute sa vie, rêvé de l'être, et l'élément hautement pathétique de son œuvre, de son espèce d'aventure, vient de ce conflit acharné qui le mit aux prises avec tout ce que le langage charrie d'éthique, dans un dégorgement sans pitié de tout ce qui n'est pas ce langage, sans que jamais cette lutte provoque la moindre basculade, le renversement souhaité de l' "autre côté". Renard est exemplaire, pour cette raison, la moins paradoxale qui soit : il se trouve posté très exactement à l'envers d'un endroit où règne en maître le mystère absolu, et grâce à sa minutie, à sa rigueur, à son genre de sainteté, il arrive à donner de cet endroit une idée très nette, idée-tableau, idée qu'assument, en en perturbant l'essence magique, les poètes majeurs. Il regarde la nature comme un muet regarde un bavard : avec surprise et jalousie. Il y a quelque chose de "méchant", de frénétique, dans les livres de Renard. C'est la méchanceté, la furie, de quelqu'un qui voudrait enchanter le monde, et ne parvient qu'à l'interpréter, à fleur d'une peau tannée. Alors, ce défi, qui est un vœu : "Et j'aurais une casquette avec ces mots en lettres d'or: "Interprète de la nature ". " Il va très loin dans ce sens (Ravel l'a admirablement compris). Il frôle le sourire, qui est de la nature dépliée. Puis les branches se recroquevillent, le souffle se perd dans la glace initiale : c'est le rictus, le papier collé du regard. Toute son œuvre respire à peine, toujours à deux doigts du figement, de la paralysie. Mais c'est bien dans cet infime jeu entre la chair de l'être et l'os du cadavre qu'elle trouve son chant tragique, et du coup, échappe à son homme. On pense à Tcchékhov, sans la steppe de tendresse, sans le génie de l'ennui, qui permet une figuration. Renard, c'est peut-être ce qu il y a de plus rare en littérature, et ailleurs : le talent.

vendredi 8 juin 2012

Installation (11)

traces et empreintes,
suivre l' herbe noire
dans le sous-bois

mercredi 6 juin 2012

jardins du palais

elle allait vers l'oubli,
son jardin s'effaçait,
les volets, comme si

mardi 5 juin 2012

lapins

 mais qu'ils me lâchent !

samedi 2 juin 2012

Madame Simone "on prend les femmes par les oreilles comme les lapins" document INA

presque cent ans, sa grâce surannée, son espièglerie, petite voix précise (la marque d'une époque ? une pensée pour Mireille du Petit Conservatoire), humour caustique, et par sa voix Alain-Fournier (minute 41 et suivantes), Léon Blum, Maurice Barrès, Anna de Noailles (si belle), Charles Péguy, Marcel Proust, Jean Cocteau et tant d'autres, ses familiers, prennent vie, Gabriele D'Annunzio (minute 30) "il était laid mais il avait de l'éloquence et il en usait bien, (...) vous savez, c'est bien connu on prend les femmes par les oreilles comme les lapins", un moment de télévision jamais oublié, l'Ina, le net, et le retrouver, un bonheur

vendredi 1 juin 2012

Ur arte (2)

 rendez-vous au vieux pont,
elle veillait sur l'eau
et déjà attendait