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lundi 29 septembre 2014

Supermarché, rayon fruits et légumes

Leurs voix aigus puis leurs rires perçants. Poireau épée à la main, prêts au combat, ils s'invectivent " toi, t'as même pas cinq ans, t'as que quatre ans."  Chevaliers d'un instant.

samedi 27 septembre 2014

dimanche (5) matin,


 
 la maison est fermée, le portail ouvert, ils ne vont pas tarder, à la messe sans doute

jeudi 25 septembre 2014

elle est jolie,

chapeau, cane et petit air respectable. Première fois que et pourtant "un an et demi que je suis ici", "eta laketzen zira ?"son éclat de rire triste "si je me plais ici ?" apostrophant l'homme à quelques pas, "eta zu laketzen zira hemen","et vous, vous plaisez ici ?" une fois, deux fois, elle crie maintenant, puis renonce, il est sourd, haussement d'épaules découragé et dans un souffle lâcher "hemen egon behar, il faut rester ici" oui, pas le choix

lundi 22 septembre 2014

vendredi 19 septembre 2014

Le voudrait-on que, photo ratée (3)

passants s'évanouissant dans l'air bleu "la magie de ce qu'on contrôle pas" disait Tony Gatlif, à Pau hier

lundi 15 septembre 2014

Ronde de septembre : fil (s)

La ronde est un échange périodique de blog à blog sous forme de boucle, mis en ligne le 15 du mois. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième et ainsi de suite.
Sur le thème du fil(s) j'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Céline  tandis que je me décale vers Franck.
Les participants de cette ronde évoluent aujourd'hui dans le sens suivant :

 Gilbert
 chez Hélène  
 chez Cécile 
 chez Céline
 chez Elise 
 chez Franck 
 chez Guy
 chez Dominique A
 chez Danielle 
 chez Dominique B 
 chez Jacques 
 chez Gilbert

Anansi 

C’est la troisième fois que je recommence.
La première n’était pas parfaite,
la deuxième, la porte s’est ouverte et quelqu’un est passé, sans rien voir...
Alors celle-ci, je l’ai refaite ici.
Là, je suis bien je crois...
Calée dans un coin, de quoi m’accrocher et bien me cacher.
Je n’ai aucune envie de me retrouver écrasée sur une vitre par un bouquin de 300 pages, ou par une chaussure sur un mur blanc.
(Outre la brutalité de cet acte, ça laisse des traces.)
Là, ni vue ni connue, je suis à mon aise pour commencer mon travail, lent et minutieux.
Est-ce que cela intéresse quelqu’un?
Si on me demandait pourquoi je fais et refais sans jamais me lasser, je dirai que c’est parce que je suis faite pour ça.
Je ne vois pas bien ce que je pourrais faire d’autre.
Je tisse ma toile.
Même si la lumière passe au travers comme si elle n’existait pas.
Je tisse sans cesse, je tricote, je recommence à chaque fois qu’elle est détruite.
Même si la pluie goutte lourde sur mes fils délicats,
Même si le vent qui passe l’arrache sans vergogne, sans l’ombre d’un soupçon de gêne ou de politesse,
Je continue, je tisse, plusieurs toiles dans plusieurs coins.
Je rêve de ne plus avoir besoin de coins, en l’air, suspendue, énorme, en plein arc en ciel...
Des chef d’œuvre monumentaux sont restés dans la mémoire collective, des prouesses techniques, des toiles de maîtres.
Ce sont des phares qui éclairent au loin...
Moi je n’ai pas d’ambition.
Je tisse à ma façon, certes avec quelques bouts de ficelles qui me restent de ce que j’ai englouti goulûment fut un temps de récits, de notes et de modèles.
Ces trésors transmis, je les ai mangés, puis digérés. Ils sont là, en moi, quelque part...
Mais ne me demandez pas de les recracher au fil d’une discussion bien pensante pour montrer que j’en ai dans les tripes !
Comme si on demandait à un boulanger de redonner la farine d’un pain...
Je ne suis pas historienne, ni conservatrice, je suis dans le présent et je tisse.
Quoi ? Des toiles.
Dans quelques années, j’aurai peut-être le temps de me demander ce que j’ai bien pu fabriquer...
C’est tellement abstrait voire abscons, ce fil que l’on sort de soi que l’on mêle et entremêle, le nez dessus, les pieds aussi marchant même dessus ces fils, souhaitant qu’ils soient assez solides pour nous porter par dessus le vide, le temps de finir ce qu’on a commencé.
Funambule, je crois, oui.
Travailler avec le vide, et l’illusion du quelque chose dans le rien.... ou du trois fois rien dans le tout qui fait mouche...
Les mouches ?
Elles révèlent notre existence !


vendredi 12 septembre 2014

elle marche d'un bon pas,

ralentit à ma hauteur "je vois que vous portez encore une montre, vous pourriez me dire l'heure qu'il est ?"

lundi 8 septembre 2014

déménager (2)

on n'aurait pas d'autres enfants, du moins on le croyait, alors on laissait derrière soi


vendredi 5 septembre 2014

mercredi 3 septembre 2014

mots oubliés (5) : faner




Personne ne pouvait toucher cette chienne qui avait grandi dans la grange sous un tas de vieux piquets et jouait au ballon les soirs de juin quand les jours ne finissaient pas et que l'on n'avait pas encore vraiment commencé à faner; le ballon n'avait pas le temps de retomber, elle surgissait, lancée dans l'air, vrillée, inévitable, le patron disait qu'elle aurait été la meilleure gardienne de but du monde, on riait dans la cour de la ferme, même la patronne lançait la balle au pied, et les filles aussi, ils avaient trois filles et un grand fils dans cette ferme et ils étaient joyeux, les hirondelles se jetaient dans le ciel, on jouait tous dans leurs cris. Joseph y repensait, il avait été jeune dans cette ferme de la commune de Ségur dans la vallée de la Santoire, maintenant ça n'était plus une seule ferme, les terres avaient été vendues d'un côté, à deux paysans différents qui faisaient tourner de grosses exploitations, et la maison, une forte maison presque carrée avec des sculptures dans la pierre de chaque côté de la porte l'entrée et au moins sept pièces en tout, la maison n'était plus dans la famille, elle était devenue une résidence secondaire très bien entretenue.
(...)


Joseph avait été content, le patron disait ces choses quand ils restaient  un peu les deux, sans la mère et le fils, dans la cuisine, ou occupés à un travail de vieux, comme faner les coins l'été, ou curer le fumier du parc à veaux dans l'étable, ou les loges à cochons, ou le poulailler, ce qui était le pire à cause de l'odeur à tomber par terre même quand on avait toujours été habitué. Un patron comme celui-là allait bien pour se finir, c'était mieux que dans d'autres endroits où on était regardé de travers.
(...)

La mère serait chez son fils et sa belle-fille, autant dire comme chez elle après avoir vécu toute sa vie, avec ses parents et le père, chez les autres dans les bâtiments plus ou moins rafistolés de fermes louées et plantées au milieu de rien ou dans des bourgs en perte de vitesse. Ce mot de vitesse allait bien à Michel, il lui sifflait entre les dents de devant qu'il avait larges et écartées ; il disait aussi faire fissa pour aller vite, ou fissa fissa pour accélérer le mouvement, il le disait aux vaches, à Joseph et même au père quand il revenait en permission au moment du régiment ; il aidait pour faner et pour traire, il était excellent pour la mécanique, et de bonne volonté, et pas méchant, et doux avec la mère ; il aurait bien donné la main pour n'importe quoi, mais on sentait que tout était trop lent pour lui, trop lent trop vieux trop petit usé fini fini rétamé foutu. Le père avait du mal à le supporter plus de deux jours, une fois ou deux ils se seraient même embrochés si Joseph ne s'était pas mis en travers ; quand Michel venait, le père forçait un peu plus sur la boisson et tout était difficile (...)


 



lundi 1 septembre 2014

téléphone

"je viens d'en offrir un à mon mari, les enfants ont passé un moment à explorer ses fonctions, et pour téléphoner, on fait comment ? j'ai demandé, ils avaient pas regardé"